La friction entre résistance et désir
Parfois je n'ai pas envie de faire mes pratiques de conscience, celles-là même qui pourtant me font énormément de bien. Que ce soit la pratique de connexion avec James, le yoga, mes méditations.
Il y a deux types de situations. Soit cette pratique n'est pas alignée en ce moment. Le corps peut avoir davantage envie de se reposer, d'intégrer. Et c'est important de suivre cette intuition de ce qui est vrai.
L'autre situation, c'est celle de la résistance.
Il y a une part de soi qui résiste la transformation. Même si elle est pour notre bien.
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Il y a un art à travailler avec ses résistances.
Dans le monde de productivité, d'efficacité, on a tendence à créer des obligations, des structures, de la discipline.
On force la pénétration de la résistance.
On se l'impose.
On a ce réflexe parce qu'à l'intérieur de soi, on ne veut pas être dirigé par nos résistances. On veut être plus forte qu'elles.
Inévitablement, la structure tombe en ruine. À un moment ou à un autre.
On a un sentiment d'avoir échoué, de ne pas être capable. Un certain découragement s'installe.
La résistance a gagné.
Et c'est parce qu'on a voulu la mettre de côté, l'ignorer, la tasser.
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Ce qu'il faut comprendre du désir, c'est qu'il nous met inévitablement sur le chemin d'une transformation.
Le désir d'être en forme, d'être bien dans sa peau, de prendre soin de soi va faire émerger précisément toutes les résistances qui sont prêtes à mourir en soi.
En fait, on ne pourra pas avoir l'expérience désirée tant qu'on refuse de regarder ses résistances en face.
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Une des choses qui a émergé pour moi récemment lorsque je ne faisais pas mon yoga, c'est la peur d'avoir trop d'énergie.
Ça peut sembler drôle mais j'avais peur de ne plus pouvoir dormir, d'être ''too much'', que les gens que j'aime me juge d'avoir autant d'énergie, que c'est pas normal.
D'un point de vue spirituel, cette résistance, cette limitation est vraiment importante à regarder parce qu'elle limite ma capacité à être qui je suis.
À laisser traverser à travers mon corps toute l'énergie qui est là.
Je dépensais de l'énergie à la bloquer, la restreindre.
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Nos résistances sont nos enseignantes.
Elles nous montrent exactement ce que la vie nous invite à alchimiser, à transformer.
On pense que ce qu'on veut c'est par exemple de faire du sport 3 fois semaine ou de méditer à chaque jour.
Mais encore une fois, d'un point de vue spirituel, la véritable intention du désir c'est notre transformation dans le processus.
Pas la destination finale.
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Notre ego s'attache à l'atteinte d'un objectif.
Se sent désespéré de ne pas être arrivé au but visé.
Essaie de se ''réparer'', se trouve dont ben poche de ne pas y arriver.
On gagne à ne pas passer de temps dans ces réflexions.
Elles créent une séparation, un schisme entre le désir et l'atteinte de l'objectif.
Alors qu'en réalité il n'y a pas de séparation.
Il y a seulement soi sur un cheminement d'alignement.
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C'est donc important de s'arrêter, de prendre le temps de les regarder ces résistances.
Entendre ce qu'elles ont à dire.
Les laisser s'adoucir, les aimer, être avec elles.
On ne peut pas avancer sans elles.
On avance seulement lorsqu'elles sont intégrées.
Une à une.